Le rôle des statines dans la prévention primaire des incidents cardiovasculaires
KCE Reports 306B (2019)
Un mode de vie sain reste la manière la plus efficace d’éviter les maladies cardiovasculaires et leurs conséquences. Pourtant, depuis 2002, le nombre annuel d’utilisateurs de médicaments hypocholestérolémiants de la famille des statines est passé de 400.000 à 1.500.000. C’est actuellement 25 % de la population de 40 ans ou plus qui consomme ces médicaments. En dépit des baisses de prix dues au fait que toutes les statines existent désormais sous forme générique, leur coût total pèse toujours 160 millions d’euros par an. De plus, l’analyse de la consommation individuelle montre qu’en Belgique, environ 55% des nouveaux utilisateurs de statines ne prennent pas ce traitement correctement ou l’abandonnent en cours de route.
En abaissant le taux de cholestérol sanguin, les statines sont censées diminuer le risque d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral en prévention primaire, c’est à dire chez les personnes qui n’ont pas encore présenté ce type de problème. Mais en termes de bénéfice réels pour la santé, il faut aussi tenir compte de leurs effets secondaires. Ceux-ci, il est vrai, sont peu nombreux, mais potentiellement graves. Donc, chez les individus dont le risque est faible à la base, les bénéfices potentiels sont limités alors que le risque d’effets secondaires est inchangé. Il est donc nécessaire de bien peser le pour et le contre avant de les prescrire. Nous développons actuellement un outil d’aide à la décision (en ligne), qui permettra aux médecins de chiffrer ces bénéfices et risques avec chaque patient, pour arriver ensemble à une décision commune « éclairée ». Cet outil sera disponible dans le courant de l’année 2019.
Comment se référer à ce rapport