À la demande de l’INAMI, le KCE a étudié l’efficacité, la sécurité et le rapport coût-efficacité du traitement de plaies par pression négative (aussi appelé cicatrisation assistée par le vide) en alternative au traitement classique de celles-ci. L’étude arrive à la conclusion que l’efficacité de cette nouvelle thérapie n’est pas prouvée. Elle semble prometteuse chez des patients bien sélectionnés mais pas chez tous les patients présentant des plaies chroniques. Le KCE ne voit aucune raison de déconseiller ce traitement mais souligne que des études cliniques bien contrôlées sont encore nécessaires.
Les plaies chroniques telles que les escarres, les plaies du pied diabétique et, dans une moindre mesure, les plaies aiguës constituent un problème de santé important. Pour le patient, ces plaies sont douloureuses et exigent la plupart du temps une traitement long et dès lors coûteux.
Depuis quelques années, un nombre croissant d’hôpitaux belges a commencé à recourir au traitement de plaies par pression négative. Le principe en est le suivant : la plaie est recouverte d’une compresse en mousse sous un pansement adhésif transparent. La compresse est reliée à une pompe à vide spéciale qui permet d’aspirer la plaie. Cette technique relativement neuve est généralement appliquée à l’hôpital mais peut également être utilisée au domicile du patient. Actuellement, l’assurance-maladie n’intervient pas spécifiquement dans son utilisation.
Le KCE conclut à un manque de données scientifiques fiables issues d’études cliniques pour établir l’efficacité et la sécurité de ce traitement. Rien ne prouve une accélération de la guérison de la plaie grâce à ce traitement. Le monde médical est partagé : certains experts sont enthousiastes tandis que d’autres mettent en garde contre un usage généralisé et irréfléchi du traitement de plaies par pression négative. Il est prometteur pour un petit nombre de patients mais ceux-ci sont difficiles à identifier. Pour l’instant, il est impossible de tirer des conclusions quant au rapport coût-efficacité de ce nouveau traitement qui est relativement coûteux. Certains hôpitaux invoquent une diminution de la durée de séjour de certains patients qui retournent chez eux plus rapidement suite au traitement. Cette diminution de la durée de séjour représente un avantage pour le patient et devrait avoir un effet positif sur le financement de ces hôpitaux.
Le KCE n’en déconseille donc pas l’usage mais souligne en revanche que des études cliniques bien contrôlées sont requises au plus vite. D’après le rapport du KCE, il semble en outre que les hôpitaux devraient pouvoir négocier les prix à la baisse avec le fabricant.